Une tendance de fond dans l'usage des outils numériques dans l'administration, et c'est insupportable, de mon point de vue.
J'essaye de vous raconter ça de manière un peu développée...
1. Ça marche mal, et c'est l'usager qui trinque. Tous ces outils sont plus ou moins bancals, fonctionnent un peu mais pas beaucoup, et l'usager est toujours tout seul face aux bugs de l'outil choisi par l'administration.
Par exemple, dans les outils de ce type-là, récemment "Ah oui, vous êtes sur MachinPhone, le navigateur X fait planter notre logiciel, utilisez le navigateur Y". Et on a cette réponse après plein d'essais, du stress, et une démarche administrative en souffrance...
C'est long d'apprendre Internet.
Un des principes de base en est "don't feed the troll". Tou-tes les ancien-nes le savent.
C'est complètement contre-intuitif : quand quelque chose vous scandalise, il faut le passer sous silence.
En effet, si on se met à vitupérer contre les choses affreuses qu'on voit passer, on leur donne de l'audience, on les donne à voir. Dire du mal, c'est toujours en parler. Et en parler, c'est propager l'idée. C'est la base de la propagande.
Ce qui compte, pour le propagande, c'est qu'on en parle. En bien ou en mal, ça a très peu d'importance. Si on parle de quelque chose, même en mal, on le positionne au centre du débat, on en fait une opinion de référence.
C'est quand même fabuleux.
Y font des diapos, y se donnent du mal. On sent, y'a un effort. Un texte un peu long pour chaque image.
Et pourtant, ça ne dit rien, une lapalissade creuse.
C'est pas un effort de communicant pour masquer du creux, c'est du creux qui prend vie.
On pourrait trouver que c'est parce que je suis un extrémiste, mais en fait c'est pas tellement le sujet. Ces quatre images ne disent rien. Le message est vide de toute signification. Il ne reste que de la forme, et aucun fond.
Moi, ça me fout la trouille.
Tenez par exemple : Dans notre époque particulièrement difficile, il faut cesser d'être naïf et...
On peut mettre ce qu'on veut derrière. On n'a rien dit. La phrase peut être utilisée, est utilisée, depuis 1450, toutes les semaines : elle colle.
Elle ne dit donc rien.
Cette rhétorique est idiote.
Ma liberté d'aller et venir existe aussi les week-ends où je reste chez moi.
La liberté d'expression des gens qui ne publient pas dans la presse est précieuse.
Et fondamental : Google n'est pas l'État.
Parce que les débiles (et les politiques) tendent à l'oublier, mais Google n'est pas l'État.
Il a peut-être le même budget que certains états, mais il n'est pas une nationalité, il n'a pas une police, il ne peut pas taper les gens au tonfa, les mettre en prison, les tuer.
Google a certains attributs de l'État, parce que l'État est complice de son pouvoir en laissant faire (il peut taxer qui il veut, par exemple, ou surveiller la population). Mais ce n'est pas un État.
Mais p... la novlang en carton dans les télécoms, relayée par des écrivaillons de merde qui font dans le putaclic, ça me gonfle...
Alors, le Figaro (c'est une peu comme le Gorafi, mais en moins sérieux, voyez ?) nous chante que les opérateurs ont mobilisé 15 000 ingénieurs pour que les réseaux tiennent dans la tempête.
Et puis on lit un peu, genre la déclaration du mec de la FFT, dans l'article.
Et quand on est du métier, on décode. Parce que en fait, 15 000 ingés déployés en urgence pour traiter un truc, en télécom, ça n'existe pas.
En fait ce que ça dit, en vrai, c'est "Bah, on fait la maintenance de comme d'habitude, et on n'a pas mis les gens en chômage partiel".